Carnet de route

Conquista del Aneto y del Posets Par le 17ème bataillon alpino-rochelais

Le 08/04/2023 par Yann

Participants: Philippe, Denis, Alexandre, Christophe, Mégane, Cyril et moi-même (Yann).

Tout un programme! Nous voilà en route samedi 8 avril pour rejoindre l’Aragon à la conquête des deux plus hauts sommets des Pyrénées: l’Aneto et le Posets. Un beau programme de 5 jours dans les massifs des Posets et de la Maladeta accompagné de 6 vaillants compagnons avec qui nous serons vite bercés dans l’ambiance des refuges espagnols et équipés de jolis surnoms!

Partis samedi matin pour un long périple de 7h en mini-bus accompagné par une covoitureuse sympathique jusqu’à Pau, nous passons la frontière et les discussions autour de l’organisation de l’administration territoriale espagnole nous occupent entre «provincias» et «communidades autonomas». On descend le Val d’Aran en passant par Vielha, une salutation aux Encantats de loin et on remonte plus loin dans la vallée de Benasque où nous atteignons notre destination, au village du même nom. Le cadre est enchanteur ainsi que la température de 22 degrés à l’arrivée qui nous fait nous questionner sur l’enneigement peu perceptible sur les versants sud qui nous apparaissent au loin en arrivant dans la vallée. Un tour sur la webcam du refuge Angel Orus, objectif du lendemain, nous confirme qu’il n’y a pas une galette de neige à 2150m... Le doute s’installe sur les possibilités de ski!

L’arrivée en Aragon offre un dépaysement inattendu, les couleurs sont flamboyantes, la terre aride et ocre est occupée par des landes de buis, genévriers et genets hérissés sur les versants, ambiance accentuée par un soleil bien rayonnant.

Après une visite rapide du beau patrimoine bâti de Benasque, nous montons les tentes au camping après nous être enregistrés à l’accueil, procédures pour lesquels je deviens «Juanito», le traducteur désigné.

Après un bon rafraîchissement au bar du camping pour faire plus amples connaissances, nous découvrons le coin qui nous sera favori, la maison des «Barbacoas». Pas moins de six barbecues dotés de cheminées et autant de tables pour partager des repas. Nous restons sur le pique-nique du soir pour cette fois dans une ambiance hautement sonore de match de foot déchaîné que nos voisins espagnols nous font partager généreusement...

Dimanche, départ 7h30 pour s’élever vers le Posets sur une route bien escarpée mais ouverte pour rejoindre le départ du sentier pour le refuge. Mieux vaut ne pas croiser une voiture en sens inverse avec le mini-bus. Arrivés au parking, un binôme de marcheurs ayant fait le sommet la veille nous confirment qu’il y a très peu de neige et que le ski se cantonnerait à quelques centaines de mètres au pied de l’arête sud déneigée qui forme la fin de l’itinéraire pour le sommet qui se situe pour l’instant à près de 2000m de dénivelés.

Pour la plupart, nous décidons donc de ne pas prendre les skis. Philippe et Denis, courageux, accrochent les skis sur leur sac. Nous serons encadrés comme il se doit en tout temps et toutes conditions par nos initiateurs skis de rando équipés!!

Pour la plupart, n’ayant pas emmenées les chaussures d’alpi, on berce tout de même les chaussures de ski dans le sac. Cyril est pris de vomissements dans la montée au refuge. La ratatouille passée de la veille en est responsable visiblement. Arrivés au refuge, nous constatons que les accords bilatéraux entre le CAF et les fédérations d’Aragon ne sont plus d’actualités. L’arrivée en altitude a pour effet d’amorcer le lot quotidien d’anecdotes toutes plus tordues et tordantes les unes que les autres. On entame sur des retours d’expériences de chacun forts enrichissants sur des parasites humains en tout genre, de sombres histoire de Nématodes, vers de tous types et démangeaisons mal placées qui auront le mérite d’apporter de franches rigolades autour d’un pique ensoleillé et en terrasse.

Repérage de l’itinéraire l’après-midi à pied. La neige est finalement atteinte vers 2500m au détour d’un replat. Nos deux intrépides imperturbables et déterminés ayant porté leurs skis sont rassurés et pourront skier le lendemain. Ils peuvent en être fiers. En plein rapportage par Denis de son service militaire passé en qualité de Marsoin dans l’infanterie de Marine, nous décidons d’offrir de joyeux galons à nos héros qui seront désormais «Marsopa Fitchette» et «el Rey Felipe» qui deviendra par la suite «el Rey Felipe Gonzalez» en vertu de ses qualités d’endurance.

Une parodie d’une célèbre émission de radio sera également proposée, «H2O mon amour» animée par Denis Fichou.  

Cyril est allé se reposer pour être en forme le lendemain accompagné par Mégane. Nous atteignons de notre côté un petit collet au-dessus d’un lac nous offrant une très belle vue sur un cirque traversé par une cordée en perspective.

La soirée au refuge est rythmée par quelques parties de Kapla et de tours de magie. Le repas, pas franchement séduisant, est à l’image du caractère du tenancier du refuge, Rodrigo, tout juste décongelé -:)

Encore une belle journée qui s’annonce en ce lundi de Pâques, quelques biscottes noyées dans un cafe «solo» si on le souhaite sans lait et nous voilà en route pour l’ascension du Posets. Les crampons sont rapidement enfilés pour embouquer deux couloirs successifs qui laissent le souffle court et la langue pendante avant d’arriver à la longue arrête sommitale sans neige.  Nous profitons d’un casse-croûte mémorable sans vent au pied de la croix du sommet avec une vue somptueuse comme toujours.

La descente n’est pas moins sympathique. Une joyeuse partie de luge sur fesses dans les couloirs s’organise pour les orphelins de planches presqu’au contact avec nos skieurs.

Une bière bien méritée en repassant au refuge sera dégustée parmi les rires à l’écoute des récits de «Cristobal» au sujet de son passé de cobaye filouteur testeur de médicaments.

Nous retrouverons le camping après une longue descente bien fastidieuse. L’idée est arrêtée de profiter des installations de barbecue et faire griller quelques saucisses, chorizo, longuaniza etc..,achetés sur la route, dont nous nous apercevrons qu’ils proviennent de Hongrie... on ne peut pas faire plus local.. Soirée fort agréable agrémentée de Sangria fraîche du ruisseau et d’essais de confection de baudrier avec une sangle de 120. Conclusion: pour certains, nous devons passer à la sangle de 180 :-)

Nous avons le droit à une distribution d’oeufs de Pâques même loin de chez soi. Merci Marie!

Mardi pointe le bout de son nez et nous voilà en route pour l’Aneto en face nord et enfin les skis réengagés pour tous. L’accès en voiture se fait jusqu’au bout de la route du Parc Naturel Maladeta et la montée au refuge de la Renclusa est rapide et sur les skis! Nous découvrons alors une quarantaine de militaires du bataillon des chasseurs alpins de Jaca installés au refuge qui est plein! Il s’agit vraisemblablement d’un stage d’exercices en montagne. Des militaires chiliens et brésiliens y participent. Nous laissons quelques affaires et partons nous élever pour profiter de la neige tant attendue. Après 800m de dénivelé par bonne chaleur, nous prenons plaisir à lézarder et grignoter sur quelques rochers sur une épaule. Nous repartons à 5 faire 200m de plus mais, rapidement arrêtés par les peaux qui bottent, nous partons pour notre première descente bien méritée et agréable.

Rentrés vers 16h, nous avons un moment agréable de détente au soleil avec un pot devant le refuge qui nous attend au milieu du brouhaha.

Nous assistons à l’intervention du commandant remontant les bretelles de certains de ses engagés sur l’exercice du jour et à la préparation de l’opération du lendemain qui sera pour une partie de l’effectif sur le même itinéraire que nous, à l’Aneto.

L’ambiance en inspire certains pour nous raconter leur expérience de réformé P4 pour le service militaire. On est tous hilares devant les méthodes employées allant jusqu’à la terre et les croûtes de fromage dans le pantalon et huile dans les cheveux!

Après un repas disons très bruyant au milieu de la troupe et en compagnie de José à notre table, nous attend un repos bien mérité au milieu des ronflements!

Départ à l’aurore pour notre dernier jour. Cela fait du monde à se préparer devant le refuge. La montée au Portillon est raide et constante sur 1100m environ et ce depuis le départ. Nous adoptons un rythme raisonnable et constant, ce qui correspond bien à tout le groupe. Nous sommes précédés et succédés par des groupes de militaires. Malgré le monde sur la pente, nous avons la chance de faire une très belle observation de Lagopède qui vient se poser à quelques mètres de nous, étonnamment peu gêné par la fréquentation. Nous observerons aussi le Gypaète mais un passage trop rapide avant de basculer sur un autre versant.

Le passage du Portillon permet de basculer sur un autre versant en direction du sommet pour longue traversée à flanc de coteau après avoir chaussé les crampons dans le passage. On arrive un peu enfin bien entamés, en tout cas moi, au pied du sommet où l’on rechausse les crampons pour atteindre le sommet dans une pente raide.

Tous bien heureux d’y être arrivés, on ne s’engage pas pour le pas final nommé «pas de Mahomet», représentant une cinquantaine de mètres en arrête aérienne où il est préférable de s’encorder. En effet, les militaires bouchonnent sur le pas, on évite donc de perdre du temps et nous lançons dans une grande descente.

Les cuisses chauffent chauffent et rechauffent, il faut faire des pauses car la neige devient de plus en plus lourde avec une fatigue grandissante. On s’arrête donc pique-niquer pour reprendre de l’énergie qui fut bien nécessaire pour la fin de parcours où l’on déchaussera et rechaussera plusieurs fois. On finit par le portage qui sera égayé par de beaux paysages de zones humides de fonds de vallées et l’étonnant «Trou du Toro» qui correspond à un gouffre dans lequel se jettent les eaux du glacier de l’Aneto et de la Maladeta pour ressortir et alimenter un torrent affluent de la Garonne en constituant une source.

Nous voilà de retour à la voiture avec des montagnes qui se bouchent et des gouttes de pluie qui arrivent. Nous avons eu une chance inouïe avec le temps!

Ayant négocié un passage au camping pour prendre une douche avant de prendre la route, nous profitons de ce moment salvateur et une fois propre, nous nous arrêtons trinquer à Benasque à ce beau sommet et ce séjour très chouette.

Arrivée sans encombres à La Rochelle vers 1h.

Yann

 







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