Carnet de route

Itinérance dans le massif du Néouvielle en février 2023

Le 21/02/2023 par Fabien

Vendredi 3 février 2023
Départ à 18h00 de La Rochelle en direction des Pyrénées centrales pour une escapade en ski de randonnée dans le massif du Néouvielle qui signifie « vieille neige » ! 
On récupère Eléonore, d’origine alpine à Angoulins puis Cyril notre split-snowboarder à Saintes... L’équipe est au complet pour descendre vers le sud. On fait connaissance, il y a quelques échanges sur nos motivations, l’arrivée de Chat-GPT et quelques réflexions sur notre extraction de la civilisation pour quelques jours mais la civilisation ne commence t-elle pas à la fin de la route ? Arrivée vers 23h45 à Boô-Silhen par la route touristique choisie par Sylvain dans un camping. Un peu de promiscuité à 9 personnes dans un mobilhome.                                                                                                                                                                  Samedi 4 février
Il fait froid et beau avec un ciel azur complètement dégagé. On se dirige vers Barèges pour se garer à Tournaboup à 9h30 parmi les fanatiques des remontées mécaniques et autres adeptes des relations concentrationnaires offertes par les sports d’hiver tels qu’ils ont été pensés dans les années 70, triste spectacle. Une queue de 50 mètres nous attend pour retirer un billet permettant l’accès à une navette et ainsi rejoindre le restaurant Chez Louisette. A l’unanimité, on part à pied sur quelques centaines de mètres puis on chausse les skis. Je casse un bâton de ski après 15 minutes. Petit débat autour de la solidité de cet outil, de la fragilité du bâton télescopique et surtout qui a bien pu ranger un bâton pourri dans le local.  Première enquête à lancer ! Un nouveau bâton est trouvé au départ d’une station de télésiège. C’est réellement parti, on monte tranquillement en direction du refuge de la Glère par la vallée de la Glère. Déjeuner le long du chemin au soleil. La montée se prolonge et je perds une rondelle sur mon nouveau bâton et puis c’est au tour du second bâton de perdre une
rondelle. Bref, je galère avec ces bâtons qui s’enfoncent désormais profondément dans la neige car oui, il y a plein de neige parfois plus d’un mètre. Profondeur confirmée quand les bâtons s’enfoncent puisqu’ils n’ont plus de rondelles ! J’arrive donc en dernier au refuge de la Glère (2150 m) où je me pose avec Jean-Yves, Anne et Christophe pour boire du thé et contempler un panorama d’hiver. Les autres sont repartis faire une petite montée afin de retrouver les sensations de descente et de glisse. Eléonore s’éclipse pour se baigner, vous avez bien lu, un bain à 2200 m d’altitude en février. On
s’installe dans ce beau refuge qui vient juste d’ouvrir et Béatrice, la gérante, me propose 2 bâtons classiques pour la suite de notre séjour. Une seule condition, les rapporter à la boucherie de Barèges après notre périple. Marché conclu. Un bon diner avec soupe de lentille corail, un bœuf bourguignon, fromage et gâteau ! Nuit au chaud.
Dimanche 5 février
Réveil à 7h00. Petit déj au chaud. Béatrice gère les toilettes avec des bidons d’eau pour satisfaire nos besoins suite à l’eau qui a gelée dans la nuit et à des comportements de certains pensionnaires qui ont tout bouché dans la nuit. Bref, ce coup-ci, c’est vraiment parti en direction de la cabane d’Aumar. On monte à la Hourquette de Mounicot où un Gypaète reconnaissable à sa longue queue cercle un peu puis passe ce col avec une facilité déconcertante porté par des conditions anticycloniques. On continue la progression et puis ce sont 2 Lagopèdes alpins qui prennent leur envol suite à notre
passage. Ces deux perdrix des neiges au plumage blanc immaculé passent devant nous puis se cachent dans un pierrier. Première descente avec un bon de sac d’au moins 15 kg sur le dos...On enchaîne en direction de la Hourquette d’Aumar et là je galère dans la montée car c’est bien glacé. J’apprends à bien appuyer sur le talon et faire en sorte que le plus de peau soit en contact avec la neige. Sur un malentendu, je n’ai pas pris les bons couteaux...ce sont ceux des skis de Jean-Yves. Bref, je monte et ça devient physique car chaque pas compte 4, ça chauffe, le cardio travaille mais ça avance. A
quelques centaines de mètres de la Hourquette, je déchausse et Manu se dirige vers moi à pied. Tel un porteur d’eau dans le désert, il me propose de prendre mon sac pour cette dernière ligne droite. J’accepte. Merci. Une petite pâte de fruit bien méritée et c’est une belle et douce descente qui nous amène sur notre spot à pique-nique surplombant les lacs d’Aubert et d’Aumar et égaillé par la présence de quelques mésanges noires. Magnifique ! On rejoint la cabane d’Aumar en glissant. Il va faire froid dans cette cabane. On repart sans les sacs faire une petite montée pour glisser puis le tour du lac d’Aumar sous le soleil et premier passage sur un lac gelé. Diner dans la cabane dans une ambiance glaciale. Dehors, la pleine lune brille avec puissance et nous offre un paysage singulier au pied du Néouvielle et du Ramoun avec quelques craquements de la glace sur le lac du barrage d’Aubert.
Lundi 6 février
Réveil à 7h00 dans un congélateur. Deux grands corbeaux accompagnent notre départ. Vite on ne traine pas dans ce froid et on part mais le froid nous a déjà tous pénétrés et après quelques dizaines de minutes nous rejoignons le soleil. Les doigts retrouvent vie et nous partageons collectivement nos souffrances avec l’onglet qui nous réveillent. Dur pour tout le monde. Manu et Sylvain sont partis à la recherche de la pelle curieusement perdue par manu la veille. Une fois cet élément passé, direction le col d’Aumar avec une météo au beau fixe. Parcours fluide, une belle descente à partir du col d’Aumar
pour rejoindre un col sans nom sous le pic du Gourguet. On pique-nique au soleil à la cabane du Port Biell. On reprend le chemin en passant sur une pente que je trouve un peu raide surtout quand c’est gelé mais comment évaluer la pente ? On passe sous le pic du Bastanet puis on glisse jusqu’au refuge non gardé de Bastan. Petite escapade avec Sylvain et Théo pour récupérer un peu de bois mort sur un Pin à crochet à qui l’on prélève quelques branches. Une douche improbable à l’aide d’un tuyau qui apporte de l’eau liquide dans la neige et la glace...tout le monde en profite car un poêle n’attend que
nous pour une soirée au chaud. Une belle flambée grâce à l’efficacité redoutable du poêle qui nous réchauffera avec une seule bûche, un bon diner et quelques parties de dutch.                                                                                                                                                                                                                                 Mardi 7 février
Réveil à 7h00 après une agréable nuit. On (Sylvain, Manu, Eléonore, Anne, Jean-Yves et Christophe) part faire le tour du pic du bastanet sous un ciel nuageux avec quelques flocons. Cyril et Théo restent se reposer au refuge. Une belle balade puis quelques passages gelés se succèdent puis une montée vers le col devient un peu technique sans couteau. J’avance doucement mais surement...une belle pente quand je regarde vers le bas...toujours 30 °, j’ai un doute et j’aimerais bien vérifier ça. On verra en rentrant. A quelques mètres de la Hourquette de Caderolle, nous sommes quelques-uns à virer les
skis et terminer à pied... un peu moins physique. Il neige, « ça c’est une bonne ambiance de haute montagne » lance Christophe. Tu m’étonnes, entièrement d’accord en plein vent et avec de la neige qui nous fouette le visage. Je mets le masque et on vire les peaux rapido puis on descend pour s’extraire du vent glacial et de la neige qui tombe en s’intensifiant. On descend sans voir grand-chose sur une pente gelée...on enchaine sur le col de Bastanet pour descendre à nouveau sur une pente encore plus gelée...c’est physique mais sac quasi vide c’est confortable ! Déjeuner au refuge de Bastan... au chaud. Une petite sieste, quelques étirements bienvenus et une balade en solo pour observer quelques becs croisé des sapins et une grive draine ainsi que des empreintes fraiches de renard roux et de lièvre variable. Cyril et Théo ont de leur côté travaillé leur saut et autres rotations en se construisant une bosse. Retour au refuge pour un bon diner et une seconde nuit au refuge de Bastan
Mercredi 8 février
Réveil à 7h00 et le beau temps est revenu. Observations collectives de bec croisé des sapins avec des adultes et des jeunes qui il faut bien l’avouer consomment de la neige où certains d’entre nous ont uriné. Apports de sels minéraux bienvenus dans cet espace hostile. Direction le col du Bastanet, pente gelée on appuie sur les pieds ! Au col, le gardien du refuge de Campana, un charentais exilé qui prend son travail à cœur, nous rejoint et en profite pour nous confirmer qu’il nous attend. Il continue plus haut vers le Pic du bastanet pendant que nous descendons vers un lac avant de monter au Tuhou de Cloutou culminant à 2548 m. On descend jusqu’au refuge de Campana, tout neuf, pour un pique-nique en terrasse accueillit par deux chocards à bec jaune. Ensuite, on prend la décision de faire le tour d’un pic toujours sous un soleil radieux jusqu’au lac de Campana. Descente dans une neige d’une grande qualité. Je ferme la marche avec Anne et nous esquivons une pente raide où on entend crisser les skis et quelques cris « rocher » « doucement » ...pour passer par une pente serpentiforme plus douce qui nous permet de placer quelques virages sympas. On se rejoint au pied du lac de Greziolles où deux niverolles alpines nous survolent. Je poursuis avec Éléonore, Christophe, Sylvain et Manu pour remonter un vallon et redescendre jusqu’au refuge de Campana. Soirée conviviale où on termine les derniers plats lyophilisés, tout en appréciant les toilettes sèches de compétition !
Jeudi 9 février
Réveil vers 7h00 sauf pour Christophe et Éléonore qui se sont éclipsés vers 6h00 pour une balade aux aurores. On décolle vers 8h30 pour monter à la Hourquette Bracque et descendre jusqu’au lac de Bastan/Port Biell que nous traversons. On monte avec dextérité et quelques-uns d’entre nous sans couteaux par solidarité avec moi qui n’en ait pas, jusqu’à la Hourquette Nère où nous retirons une dernière fois les peaux. Notre président Sylvain s’aperçoit que son piolet n’est plus là. Comment est-ce possible sachant qu’il était en avant du groupe ! Encore une mystérieuse disparition ! Nous enchainons sur une longue descente dans une bonne neige jusqu’à la cabane d’Aygues-cluses où nous pique niquons toujours sous le soleil. On descend entre les pins et le long d’un petit cours d’eau. Une petite pause pour observer 3 isards qui pâturent puis on rejoint notre mini-bus à Tournaboup. La boucle est bouclée. Tout le monde va bien et ce périple s’est parfaitement déroulé. Je dépose les 2 bâtons prêtés par Béatrice dans un bar à Barèges. On achète du fromage et nous retournons vers le
Nord et le littoral des pertuis charentais pour un retour au crépuscule.

Un grand merci à Jean-Yves pour l’organisation de ce beau parcours pyrénéen et à toutes les
personnes du groupe pour leur bonne humeur, leur sérénité et leur motivation.
Fab

 







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