Carnet de route
Alpi au féminin : acte 1
Le 08/03/2022 par Céline
Ça y est , notre 1er we de formation pour notre groupe « Désespoir » (en opposition avec le groupe Espoir) de filles commence !
Seul bémol, Laure s’est blessée et ne peut être des nôtres. Nous sommes donc 5 filles, 2 angoumoisines, Catherine et Brigitte, et 3 rochelaises, Candy, Katell et Céline, à prendre la route, direction Gavarnie. Nous avons la chance d’être accompagnées par Mathieu, initiateur du club d’Angoulème.
Le départ de La Rochelle a pu se faire dès 16 h, nous piaffons d’impatience de rejoindre le reste de l’équipe. Sortie 43, Sainte Eulalie, la jonction se passe et la bonne humeur s’installe dans le mini bus. Arrivés vers 22h30 au chalet la Grange de Holle puis découverte de notre dortoir de 6, exiguë et sommaire, mais bon, c’est juste pour dormir.
L’heure des retrouvailles avec notre guide Rémy est prévue à 7h au petit déjeuner. 1 h à peine après, nous partons vers le col de Lary pour commencer notre cursus de formation visant à l’autonomie et la sécurité de la pratique de l’alpinisme.
Après avoir marché ¾ d’heure, Rémy nous explique comment déterminer les mauvaises conditions du manteau neigeux. Mathieu complète et nous livre ses expériences de la neige. La matinée est ensuite consacrée à chuter, glisser et surtout s’arrêter ! D’abord la méthode de l’araignée, Candy nous a fait de beaux petits sauts de cabri, puis avec 1 piolet, 2 piolets et la tête la première dans la pente (perso j’ai bien crié !), ce qui a permis de constater à quel point certaines étaient très à l’aise avec la roulade arrière. Après toutes nos acrobaties, nous nous sommes encordés par 2 pour progresser à corde tendue. La consigne pour le second était de tester son premier.
L’après midi, nous avons travaillé les manip de corde, tour de buste et lacet notamment. Ensuite Remy nous a appris à réaliser un corps mort et un champignon (non comestible) pour assurer quelqu’un ou le faire descendre en rappel. Enfin, l’utilisation du matériel de sauvetage, à savoir, le DVA, la pelle et la sonde. Nous avons retrouvé 3 arva bien cachés par Rémy et Mathieu en 12 minutes et 53 secondes. J’avais l’impression d’être en mode commando avec Mathieu qui tenait le chronomètre et nous rappelait le temps qui s’écoule. C’était stressant, nous étions toutes les 5 à fond ! Catherine, la plus expérimentée d’entre nous, a assuré dans son rôle du leader pour diriger efficacement les recherches. Les 15 minutes fatidiques n’ont donc pas été dépassées et nos 3 arva sont vivants. Ouf.
Notre formation a continué tout au long de la soirée au refuge, cette fois ci théorique. Mathieu nous a expliqué les infos figurant sur le bulletin de risque d’avalanche, puis nous avons discuté sur notre course du lendemain.
Dimanche matin, pas de grasse mat, faut pas déconner. Lever à 5h46 pour petit déj à 6h et départ très matinal car nous avons 1h30 de marche d’approche.
Nous partons donc de la station de ski de Barèges, direction le pic de Campana (altitude 2369 m). Le dénivelé total indiqué sur Camptocamp pour notre course est de 850 m. Nous parvenons après quelques menus efforts au pied du couloir ouest. Nous avons constitué 3 cordées de 2 : Katell et Catherine, Candy et Brigitte, Céline et Mathieu. Nous étions en réversible et pour certaines, c’était la première fois que nous passions en tête de cordée. Nous avions à poser des points et faire les relais, de préférence béton pour faire monter son second en toute sécurité. Après 250 m de montée dans le couloir, le sommet a été atteint vers 14h (il me semble). Pour la descente en 3 rappels, ce sont Rémy et Mathieu qui ont assuré parce que nous étions trop nombreux au sommet. Le retour près des pistes a été rapide mais le bruit d’un speaker au loin commentant une course de ski dans la station nous a vite ramené à la réalité. Nous avons rejoins notre véhicule et dis au revoir à Rémy. Départ de Barèges vers 16h. Ce we est passé trop vite et nous avons hâte de nous retrouver pour de nouvelles aventures.
